LA CHINE ET L’AFRIQUE

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LE PARTENARIAT ÉCONOMIQUE ENTRE LA CHINE ET L’AFRIQUE

On parle de plus en plus du partenariat économique entre la Chine et l’Afrique, au point que, parfois, l’on utilise l’expression « Chinafrique », par allusion à la fameuse « Françafrique » qui résume en un mot la politique de la France à l’égard de son ancien empire colonial africain.
Avant même la cause économique, la première raison pour laquelle la Chine se taille une place en Afrique tient au recul de l’intérêt des Européens pour ce continent.

L’HISTOIRE DE CETTE RELATION

Car en schématisant, nous pouvons diviser l’histoire post-coloniale en deux périodes : les 30 premières années, entre 1960, année de la décolonisation massive, du moins du côté français, et les 30 autres années qui ont suivi l’effondrement du bloc soviétique. Pendant les 30 premières années, l’Europe était divisée en deux, le partenariat économique était quasi inexistant entre l’Ouest et l’Est. La chute du communisme à Berlin puis Moscou a rebattu les cartes : il est devenu largement plus intéressant pour l’Occident de s’engager dans un partenariat avec l’ancienne Europe de l’Est libérée de ses entraves, que de poursuive avec l’Afrique plus lointaine et moins organisée.

Par chance pour l’Afrique, cet événement coïncide avec l’émergence économique de la Chine qui, tirant les leçons de l’effondrement de l’URSS, a conservé sa structure politique tout en se lançant dans l’économie de marché, seule capable de l’enrichir, surtout qu’en conservant son totalitarisme, elle a pu offrir à l’Occident et aux Dragons d’Asie une force de travail à très bas coût. Or, la Chine, qui ne compte pratiquement que des ennemis en Asie, a besoin de matières premières, dont l’Afrique est riche, ne serait-ce que pour diversifier ses approvisionnements, par exemple en pétrole, trop dépendants du Golfe persique où les armées occidentales sont omniprésentes. C’est ainsi que l’Angola, pays producteur de pétrole, compte 40% de ses échanges avec la seule Chine. Et plus généralement, la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Continent, avant les Etats-Unis.

LA RELATION CHINE – AFRIQUE AUJOURD’HUI

Certes, l’Afrique ne représente que 3,5 % du commerce extérieur chinois. Mais Pékin attend de son partenariat une fidélisation du continent noir, en particulier à l’ONU où beaucoup de pays se rangent de son côté, espérant changer radicalement la donne par rapport aux anciennes puissances tutélaires européennes.

Mais les choses ne sont pas aussi simples. En vingt ans, la Chine a prêté – oui, prêté, pas donné – plus de 150 milliards de dollars. Avec les intérêts, c’est une manière pour elle de faire fructifier ses immenses liquidités. Ainsi l’Afrique peut-elle contracter facilement des emprunts auprès d’elle, tandis que les créanciers historiques se font de plus en plus réticents. Mais elle ne peut pas les rembourser. Alors la Chine propose une clause de sûreté qui lui permet de se rembourser elle-même, en matières premières dont sa propre croissance est si gourmande, voire en exploitations agricoles qui deviennent gratuites, ou même, comme à Ceylan, en exigeant la cession d’un bail de 99 ans sur l’exploitation de Port city : un procédé proche de l’impérialisme de la Grande-Bretagne qui, au XIXe siècle, avait, elle aussi, négocié un bail de 99 ans sur la propriété de Hong Kong.

Reste à consolider cette avance chinoise par une imprégnation culturelle : déjà, 54 instituts Confucius ont été installés sur le continent, rattrapant peu à peu les 64 instituts français. Les Romains demandaient : Quid novi sub sole ? Qu’y a-t-il de nouveau sous le soleil ?

 

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