La guerre en Ukraine fait-elle tache d’huile ?

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C’est le scénario qui fait trembler sinon tout le monde, du moins ceux qui préfèreraient que le monde demeure en paix : un jeu de dominos comme on en a connu plusieurs fois dans l’histoire, quand la frustration, portée à son comble, trouve une occasion de s’exprimer par la violence ; car la paix est souvent injuste, c’est une loi de l’histoire, mais on sait aussi que la guerre est souvent pire encore que l’injustice.

 

Les tensions de la guerre d’Ukraine : dans les Balkans

Dans les Balkans, la création en territoire serbe d’une République du Kossovo peuplée d’immigrés albanais devenus majoritaires, un Etat non reconnu internationalement sinon par ses créateurs occidentaux, a provoqué des tensions entre ce qui restait de Serbes et les immigrés albanais désormais autorisés à les gouverner. Des tensions sont réapparues ce mois-ci entre la population serbe du nord et le pouvoir albanophone. Notons l’existence de la base otanienne de Bonsteel (le nom est carrément américain) édifiée dans cet Etat non-reconnu, et deuxième base, par son importance, de l’Otan en Europe. Les choses sembleraient se calmer, d’autant que l’Amérique, occupée ailleurs, ne tient pas trop à ouvrir un potentiel nouveau front, quand bien même ce serait un front facile à enfoncer puisque la Russie protectrice des Serbes en serait trop éloignée pour réagir, sinon de loin, ce qui serait terrible.

 

Les tensions de la guerre d’Ukraine : dans le Caucase

Dans le Caucase, l’Azerbaïdjan souhaiterait étendre ses conquêtes de 2020 aux dépens de l’Arménie, profitant du fait que l’Union européenne, à la recherche de tous les moyens de remplacer ses sources russes d’approvisionnement en matières premières, lui a demandé la grâce d’intensifier sa production de pétrole pour le lui vendre en échange : service contre service, l’abandon de l’Arménie à son sort serait à ce prix…

 

La guerre en Ukraine et le reste du monde

Plus grave, la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des Représentants et à ce titre 3e personnage des Etats-Unis, a fait monter la tension d’un cran dans cette région du monde déjà assise sur une poudrière. La Russie s’est déclarée solidaire de la Chine, ce qui rééquilibre ses relations avec elle puisque cette fois-ci c’est la Chine qui avait besoin du soutien de la Russie et non pas l’inverse, comme depuis l’intervention russe dans la guerre en Ukraine. Le plan américain a peut-être été de pousser Xi Jinping à perdre la face (facteur prédominant des relations en Extrême-Orient, y compris dans les affaires) puisque, pour des raisons que nous avons déjà évoquées ce mois-ci, il n’osera sans doute pas répliquer militairement et se retrouvera affaibli aux prochaines élections internes du Parti communiste chinois en novembre. L’Amérique espère-t-elle le voir remplacé par une faction favorable à l’apaisement des tensions avec elle? Mais de toute façon la politique de la Chine en Extrême-Orient est source de tensions, entre elle et ses voisins qui sont tous alliés des Etats-Unis.

Tous ? Eh non ! Voilà que la Corée du Nord refait parler d’elle, qui a proposé d’envoyer 100.000 soldats en Ukraine pour épauler l’armée russe, et a déjà reconnu les républiques autoproclamées du Donbass. Là encore, il est peu probable que la partie russe accepte cette offre, car les Nord-Coréens auraient moins de raisons qu’elle de ménager la population russophone concernée au premier chef par les combats, et gêneraient donc la politique poutinienne de l’après-guerre.

Mais ces foyers peuvent s’embraser, et d’autres peut-être : on ne peut pas dire que tout soit fait pour prévenir l’incendie. Wait and see, comme disent les Anglais.

 

Sources :

Risque de nouveau conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan

Tensions Chine-Taïwan : « C’est une situation à très haut risque », alerte Jean-Louis Bourlanges

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