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Une relance par la dépense publique pour éviter la crise ?

La crise du coronavirus a engendré une crise économique dont on espère aujourd’hui sortir en faisant intervenir le plus possible l’Etat, sans quoi de nombreuses entreprises de grande envergure seraient menacées de faire faillite.

L’une des solutions est de mettre en œuvre une politique de relance, consistant à injecter de l’argent dans l’économie – ce que pratiquait déjà la BCE avant la pandémie – mais aussi en augmentant la dépense publique par des commandes de l’Etat qui conduiraient à faire redémarrer l’activité.
Il existe deux exemples historiques célèbres de cette politique, qui l’une et l’autre ne sont pas toujours bien analysés aujourd’hui, parce qu’un événement gigantesque est venu changer radicalement toute la donne : la Seconde guerre mondiale. Il s’agit de l’Amérique de Roosevelt et de l’Allemagne d’Hitler.

La solution américaine

L’un et l’autre ont été élus en 1933, dans le contexte de la grande crise de 1929 qui avait d’abord éclaté en Amérique avant de gagner, par contagion, l’Europe, assez rapidement pour l’Allemagne, un peu plus lentement pour la France dont on peut dire qu’elle n’a été rattrapée par cette crise qu’à la veille de 1936.

L’idée générale est que l’implication de l’Etat dans l’activité baisse son solde dans un premier temps, mais en suscitant de la main-d’œuvre, des matériaux, des embauches, on diminuera le chômage, on augmentera donc le pouvoir d’achat, donc la consommation des ménages et les impôts qui s’ensuivent.

Nos programmes scolaires exaltent la politique de Roosevelt, confondant sans doute le vainqueur de la Seconde guerre mondiale avec le président qui, avant cette guerre, s’était fixé pour but de sortir son pays du marasme économique. Mais en réalité, le résultat de cette politique fut décevant : le fameux New Deal n’a pas réussi à faire revenir le pays à son niveau de prospérité des années 20 ; et le 7 décembre 1941, quand le Japon attaqua Pearl Harbor, il y avait encore six millions de chômeurs aux Etats-Unis. Quant aux agriculteurs, ils étaient restés plongés dans la misère.

C’est donc la guerre qui, en suscitant à fond l’énorme potentiel industriel et agricole du pays, et surtout en plaçant l’Amérique au cœur de l’économie mondiale, tandis que toutes les autres grandes puissances étaient ruinées par les destructions, c’est la guerre qui sortit les Etats-Unis de la grande dépression.

Une politique comparable en Allemagne

On peut dire quelque chose de comparable pour la politique économique d’Hitler. En alourdissant la charge fiscale, en recourant massivement à l’emprunt, en multipliant la dette publique par quatre, il réduisit le nombre des chômeurs de 5 millions en 1933 à seulement 40.000 en 1939. Mais c’était une fuite en avant : un jour ou l’autre, il aurait fallu payer le prix de ce fantastique endettement doublé d’une concentration des activités dans l’armement, l’armée, la police. La seule solution était d’agrandir l’espace géographique du Reich et d’aller piller ses voisins ; ce qu’il a fait, en particulier en France.

Dans les deux cas, c’est la guerre qui a caché la réalité économique. Il est aujourd’hui plus difficile de déclencher une guerre de grande envergure, à l’ère du nucléaire. Il faut donc trouver des réponses viables à la crise, c’est le grand défi économique de la sortie de la pandémie du coronavirus.

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