le rapport de forces otan-russie

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Le menace d’une extension de conflit Otan-Russie

Tandis que se profile la menace d’une extension du conflit russo-américain – par Ukraine interposée – à un conflit avec la Chine – peut-être par Taiwan interposée – voire à un conflit russo-turc dans le nord de la Syrie, et même si l’on peut considérer que ces menaces demeurent encore très hypothétiques, il n’est pas inutile de dresser un état au moins théorique des forces en présence.
Sur le papier, la disproportion entre l’Amérique et la Russie est totale. Moscou dispose d’un budget militaire annuel de 60 milliards de dollars, contre 800 aux Etats-Unis, allant jusqu’à 1000 milliards en englobant leurs alliés de l’Otan. Et sans compter les 100 milliards que l’Allemagne déclare vouloir investir. A notre époque où, depuis la guerre de Sécession, les conflits sont industriels, il est probable qu’à terme, cette disproportion se ferait sentir.
Nous disons bien : « à terme », car dans l’immédiat, en dépit de ce que prétend la propagande occidentale, la situation sur le terrain ukrainien est très différente. On veut convaincre l’opinion américaine ou péri-américaine que la Russie s’est enlisée en Ukraine, parce que l’on affecte de ne pas tenir compte du fait qu’au lieu d’être une offensive de haute intensité classique, avec des bombardements massifs comme ceux de l’Otan sur la Serbie ou l’Irak,  l’intervention militaire russe est soumise à des contraintes politiques dues à la volonté de M. Poutine d’entrer en libérateur dans les territoires russophones intégrés à l’Etat ukrainien. De fait, les forces russes sont maintenues depuis le début en état d’infériorité numérique face à l’armée ukrainienne, environ à un contre deux, alors que, traditionnellement, une offensive doit être menée à trois contre un, voire cinq contre un en zone urbaine, où l’armée ukrainienne, bien consciente de cette contrainte de son adversaire, concentre le plus possible ses forces, comme on l’a vu à Marioupol. Mais la Russie n’a mobilisé que 12% de ses soldats, tous professionnels ou volontaires – contrairement à l’Amérique au Vietnam – 10% de ses avions de chasse, 7% de ses chars, 5% de ses missiles et 4% de son artillerie. On ne peut donc pas hasarder de comparaison avec les guerres anciennes, celle de la Russie contre l’Allemagne, ou de l’Amérique contre les différents pays qu’elle a attaqués depuis 1945.

 

Expertise américaine vs expertise russe (Otan-Russie)

Quant à la comparaison que l’on peut faire entre l’expertise américaine et celle de la Russie, en-dehors de la disproportion des moyens, quelques données nous permettront de comprendre les échecs répétés des Etats-Unis depuis le Vietnam.
Au Nevada se trouve un centre d’entrainement, Fort Irwin, où chaque brigade vient s’opposer à un ennemi virtuel appelé OPFOR, pour Opposing force, dans un wargame qui est l’équivalent du kriegspiel allemand d’autrefois. Dans 80% des cas, c’est l’OPFOR qui sort gagnante du wargame. En effet, comme dans l’armée allemande d’autrefois, les commandants américains se conforment à des schémas préétablis sans se montrer capables d’en sortir quand c’est nécessaire : c’est comme cela que l’Allemagne a perdu sur la Marne en 1914, par exemple. Ainsi, on sait qu’aujourd’hui, tous les wargames simulés contre la Chine sont perdus, par manque d’initiative des cadres. Même un wargame simulé contre l’Iran en 2002 a abouti à la perte d’une vingtaine de navires et de 20.000 hommes en quelques heures. Bon, il ne s’agit que d’entraînements, bien sûr, mais dont l’issue a au moins de quoi mettre en perspective un peu plus réaliste les rodomontades de la propagande occidentale sur un mauvais leadership militaire des Russes dans la guerre ukrainienne.
Il demeure, cependant, la question de la disproportion des moyens, qui évidemment pèserait lourd dans un conflit : puisque nous avons évoqué le souvenir de la guerre de Sécession, n’oublions pas que l’armée sudiste était beaucoup plus efficace que son adversaire, mais qu’elle perdu à cause de cette disproportion autant matérielle que numérique.

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