Le retour de l’inflation

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Le principe de l’inflation

Regardez bien le billet de banque que vous tenez entre vos doigts. Vous vous dites : voilà de l’argent. Dix, vingt, cinquante euros, plus rarement cent, encore plus rarement deux cents, et jamais un billet de cinq cents euros, une somme tellement importante qu’on n’oserait pas se promener dans la rue avec une telle coupure dans son portefeuille.

C’était vrai également jadis du billet de cinq cents francs, quoique dans une moindre mesure. Cela dit, il n’est pas totalement exclu qu’un jour, quelques-uns d’entre nous osent en porter sur soi. Pourquoi ?

Parce qu’un billet de banque, en réalité, n’est pas de l’argent. Sans même vouloir jouer sur les mots – ce n’est évidemment pas un objet fabriqué dans la matière de l’argent, mais ce n’est pas ce que nous voulons dire, nous parlons d’un moyen d’achat que l’on appelle, par commodité, de l’argent. Eh bien, même dans ce sens-là, nous ne pouvons pas dire que la coupure, le billet de banque, soit réellement de l’argent, même au sens de l’argent comme pouvoir d’achat. C’est plutôt une promesse de pouvoir d’achat, une promesse, oui, mais qui n’est pas toujours tenue. Et elle n’est pas tenue, cette promesse, quand il y a inflation.

Ainsi, quand avec 100 tout ronds, vous pouviez acheter un ordinateur, si l’inflation s’en mêle, vous devrez donner plus que 100.

En ce moment, aux Etats-Unis, l’inflation atteint un niveau de 8%. Ce qui signifie que, pour acheter son ordinateur, l’Américain ne pourra plus se contenter de donner 100, il lui faudra désormais donner 108.

Ici en Europe, et d’abord en Allemagne, l’inflation est à 6%. En France, à 5%.

 

Faut-il s’inquiéter du retour de l’inflation ?

D’abord, il faut rappeler que la dégradation des moyens de pouvoir d’achat a atteint des sommets bien plus élevés dans l’histoire. Entre l’été 1914 et la fin 1918, le franc a perdu 75% de sa valeur : le rentier – il y avait 500.000 familles de rentiers avant la catastrophe – devait donc céder le quadruple d’argent pour se procurer le même produit. En Allemagne, le mark avait chuté de 90%, préparant ainsi la trame de ce qui sera plus tard l’hyperinflation des années trente, durant laquelle le billet de banque n’était plus qu’une promesse dont on savait par avance qu’elle ne serait pas tenue.

Nous n’en sommes pas là, heureusement, même s’il est vrai que le taux actuel d’inflation en Amérique traduit un phénomène qu’on n’avait pas vu depuis quarante ans, autrement dit au lendemain des chocs pétroliers environ.

 

Les causes du retour de l’inflation

On sait que notre inflation a plusieurs causes, parmi lesquelles l’enchérissement des matières premières. Sauf accident, on peut espérer qu’après la pandémie – si cette pandémie veut bien se calmer un jour – l’équilibre entre l’offre et la demande sera retrouvé, permettant à l’économie mondiale de se remettre peu à peu en place. Ce qui est plus préoccupant, c’est l’existence d’une masse fantastique de création monétaire passée en dollars et en euros, qui ne correspond pas à l’état réel de la prospérité, et donc peut dévaloriser nos moyens d’achat. C’est la convergence de ces deux mouvements qui inquiète, et qui peut inquiéter au premier chef les salariés et les pensionnés dont les revenus ne seraient pas suffisamment indexés sur cette nouvelle inflation.

 

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