L’économie se démondialise

La cause principale de la démondialisation de l’économie

Lorsque le monde a été frappé par la pandémie de grippe chinoise, la fameuse Covid 19, ce fut toute l’économie mondiale qui entra en récession, principalement du fait du confinement général. Ainsi, aucune puissance économique ne fut avantagée ou désavantagée par rapport aux autres, puisque, à l’image de la mondialisation des échanges, la crise concerna tout le monde.

A la sortie – à supposer que l’on n’entre pas de nouveau dans une crise sanitaire de même ampleur – on put voir certaines séquelles, comme l’augmentation du prix du pétrole ainsi que nous l’avions anticipé, mais des séquelles qui se seraient résorbées avec le temps.

L’état réel de l’économie et la déconnexion entre les marchés financiers

Un autre facteur, celui-ci indépendant de la crise sanitaire, était la déconnexion entre les marchés financiers et l’état réel de l’économie mondiale. Pour ce qui la concerne, avec ou sans crise, un problème peut encore survenir.

Mais ce qui fait la spécificité de la crise actuelle, celle de l’inflation, c’est qu’elle ne se fera plus dans le contexte d’une mondialisation susceptible d’amortir le choc. Ceci est la conséquence directe de la politique américaine en Ukraine, dont les effets touchent non pas l’Amérique, au contraire – ses ventes de gaz, en particulier, augmentent, et à des prix ruineux pour l’Union européenne – mais les Européens, liés à son système diplomatique et militaire.

Plus généralement, certaines zones vont pratiquer ou subir des prix différents d’autres zones. Déjà, l’Inde et la Chine achètent à la Russie leur pétrole 30% moins cher que l’Occident qui se fournit en mer du Nord ou ailleurs, ou bien achète à l’Inde du pétrole russe raffiné par ses soins, mais à un prix trois fois plus élevé, du fait des fameuses sanctions suicidaires prises contre la Russie, que nous avons analysées dans le détail.

Essentiellement, le découplage économique qui commence se fera entre l’Asie et l’Occident. Pourquoi ?

L’économie mondiale et la désindustrialisation de l’Occident

Il y a déjà longtemps que nous avons délocalisé nos usines pour faire baisser les coûts de production, surtout ceux du travail qui ont augmenté depuis Mai 68, et que n’a pas totalement réussi à faire baisser le recours à de la main-d’œuvre immigrée moins exigeante que les signataires des Accords de Grenelle du 7 juin 1968. Au début des années 90, le sénateur Arthuis avait tiré la sonnette d’alarme sur la désindustrialisation progressive de l’Occident, sans réussir à se faire entendre : lui-même, d’ailleurs, croyait alors de bonne foi que l’Europe maastrichtienne pour laquelle il avait milité imposerait des taxes douanières à ses frontières extérieures, ce qui n’a pas eu lieu.

D’avoir ainsi déplacé ou vendu notre appareil de production à l’Asie, où les salaires sont incomparablement moins élevés, a permis une élévation du niveau de vie de ceux qui produisent de la valeur ajoutée, mais un enfermement de nos pauvres dans un simple assistanat.

Si nous observons une hausse du dollar contre l’euro, c’est l’effet d’une contraction du dollar, car les Etats-Unis réduisent son émission pour lutter contre leur propre inflation. Au passage, il y a moins de crédit disponible, et le commerce mondial, dont la monnaie principale est encore le dollar, ralentit.

Ce qui se produit en ce moment est l’addition d’une hausse des prix, dûe à la raréfaction des matières premières, et d’une baisse de notre monnaie, laquelle soulagera en passant le remboursement de la dette, le financement des services publics, des fonctionnaires, des retraites… Pas de quoi pavoiser, donc, mais une bonne raison de suivre un cycle valorisé par l’alternance, le meilleur moyen de participer à la bonne place dans la vie active.

Sources : 

• L’Inde tire bénéfice des sanctions contre la Russie : du pétrole bon marché revendu plus cher à l’Europe

• Bruno Le Maire dénonce les industriels français qui délocalisent

• L’euro à moins d’un dollar, la chute qui « inquiète » sur fond de crise énergétique

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