L’escroquerie de FTX

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Si vous écrivez vous-même sur des lignes électroniques un chiffre correspondant à une valeur crypto-monétaire échangeable en monnaie, mais sans aucune richesse concrète derrière le chiffre, que faites-vous ? De la fausse monnaie, ou plutôt de la fausse cryptomonnaie, elle-même en principe convertible en monnaie. C’est exactement ce qu’a fait Sam Bankman Fried, parton de FTX, la deuxième plus importante plate-forme de trading de crypto-monnaie, pesant il y a quelques jours encore 32 milliards de dollars, mais loin derrière son concurrent Binance, pesant 300 milliards de dollars, soit trois fois le système bancaire français.

Qui est Sam Bankman Fried, patron déchu de FTX ?

Sam Bankman Fried – au nom prédestiné : le banquier grillé – avait tout pour plaire à tout un monde à la mentalité d’adolescent dans lequel nous vivons : génial diplômé en mathématiques du MIT, mais toujours en short et en maillot, cultivant son profil jeune, démocrate bien sûr et même deuxième financeur du parti de Biden, et naturellement multimilliardaire, car il n’y a que cela qui compte en définitive pour ce genre d’adolescent « cool », comme on dit.

Plus réalistement, c’était un escroc, un jeune escroc de trente ans au visage de poupon attardé, mais un escroc tout de même, amateur de la bonne vieille recette de l’escroquerie aux investisseurs, la pyramide de Ponzi, consistant à utiliser l’argent des clients pour rémunérer des dépôts à un taux invraisemblable de 18%, en prenant à Pierre pour donner à Paul.

Sa plate-forme FTX s’adossait à un fonds qu’il possédait également, Alameda, supposé garantir la capitalisation, alors qu’en réalité, ce fonds n’était pas solvable, ne possédant que deux milliards de dollars réels. Qui plus est, l’investisseur, n’ayant pas la clé de son dépôt, demeurait otage de la plate-forme, négligeant l’avertissement classique : no key, no money !

FTX, cryptomonnaies et risque de crise

Après l’annonce de cette insolvabilité par son concurrent Binance, on a assisté à une panique bancaire que l’on appelle en français banqueroute, et en anglais bankrun, une expression dont il faut reconnaître qu’elle est plus expressive encore : je cours au guichet, fût- il virtuel, pour retirer mon dépôt. Or, il n’y avait de conversion disponible que pour servir un déposant sur mille… En quelques heures, FTX s’est effondré, entraînant dans sa chute non seulement des comptes de particuliers – parfois leurs économies de toute une vie – mais en outre des fonds de pension, comme par exemple le fonds des retraites de l’Ontario, et qui encore ? C’est cela qui fait peur.

Car en effet, si l’on en était resté à un écosystème des cryptomonnaies, on aurait pu penser que cette crise n’aurait été qu’une purge, dont les seules victimes eussent été ceux qui ont voulu faire de l’argent facile. Mais à l’occasion de cette crise, on s’aperçoit que le système bancaire est entré dans cet écosystème, de sorte que l’on peut craindre qu’il en sorte contaminé.

Ainsi vient ressurgir le spectre de 2008, et comme toujours, depuis un secteur que l’on soupçonnait moins que les autres. On a pensé à la bulle boursière mondiale, on a pensé à la bulle immobilière chinoise, mais c’est peut-être du monde du bitcoin qu’une crise va venir. Attendons les jours prochains.

 

 

Sources : 

Cryptomonnaies : l’onde de choc de la faillite de FTX

Cryptomonnaies : La faillite de FTX peut-elle faire plonger l’ensemble du secteur ? 

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