MATIÈRE PREMIÈRE ET MATIÈRE GRISE

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D’où vient la richesse d’un pays ? La question paraît anodine, mais elle peut faire apparaître deux points de vue opposés. Pour les uns, c’est la ressource naturelle, pour d’autres, c’est la ressource humaine, non pas seulement au sens quantitatif, ou démographique, mais au sens qualitatif, celui du développement.

LES MATIÈRES PREMIÈRES : LES RICHESSES NATURELLES

Commençons par les richesses naturelles, qui peuvent être la richesse agricole ou halieutique, mais aussi les mines de charbon, d’or, de diamant, de terres rares, d’uranium, de nickel, de bauxite, etc., bref, tout ce que le sol d’un pays met à sa disposition pour qu’il puisse l’exploiter et le vendre.

A l’évidence, c’est une bonne affaire pour un pays de disposer de ces ressources-là. Et pourtant, ce n’est pas si simple, surtout depuis la Révolution industrielle, qui certes n’aurait pas été possible sans les réserves de charbon, puis de pétrole, puis d’uranium, puis de terres rares, mais qui a mis en lumière la prépondérance de la matière grise sur la matière première.

L’IMPORTANCE DE LA MATIÈRE GRISE

En effet, posséder de la matière première ne suffit pas : il faut le savoir-faire indispensable à son exploitation, et surtout à sa transformation. Si l’on prend l’exemple du pétrole, on dira que certains pays en sont richement dotés, mais que beaucoup d’entre eux ne possèdent pas la technologie suffisante pour l’exploiter, encore moins pour le transformer de mille manières, jusqu’aux touches de plastique de l’ordinateur, du stylographe, de la chaise en classe…
L’histoire du Japon industriel en est une illustration : ce pays sans ressources minières s’est hissé parmi les premiers rangs des nations les plus riches par sa seule capacité à transformer les matières qu’il importe chez lui. Cette situation le rend sans doute vulnérable, parce qu’il ne peut compter sur ses ressources naturelles propres, et l’on sait que la volonté américaine de bloquer ses approvisionnements à l’étranger a déclenché en décembre 1941 la funeste guerre du Pacifique ; mais dans un contexte apaisé, c’est d’abord la matière grise qui importe. A contrario, dans un pays comme l’Iran qui possède parmi les plus importantes réserves d’hydrocarbures, l’essence est très chère à la pompe, parce que le pays a moins de capacités que d’autres à transformer lui-même ses ressources naturelles.

Quant à l’Europe, elle dans une situation d’entre-deux. Certes, elle n’est pas totalement dépourvue des ressources indispensables à son développement industriel, mais ses réserves d’énergie, notamment le pétrole et le gaz de la mer du Nord, sont insuffisantes pour couvrir ses énormes besoins. Et dans certains domaines, elle est totalement dépendante de ses approvisionnements extérieurs, comme la France, championne du nucléaire civil mais dépourvue de minerai d’uranium sur son propre sol, aussi bien en métropole qu’outre-mer.

Tous ces exemples différents mettent en lumière la nécessité absolue de la formation, de l’exploitation de la matière grise comme premier vecteur du développement. C’est pourquoi ce moteur du développement doit être privilégié, aussi bien dans l’enseignement que dans la recherche. Notre Ecole s’inscrit dans cet effort général de formation, pour relever les défis toujours nouveaux de l’activité économique.

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