Des entreprises ruinées par leurs factures d’électricité
Les raisons de la flambée du prix de l’électricité
Le prix de l’électricité a explosé. Des entreprises naguère encore actives et prospères ferment les unes après les autres, incapables d’assumer des factures dont le montant frise parfois l’aberration. Comment expliquer cela ?
L’électricité se stocke difficilement, vous le voyez bien sur votre voiture diesel quand son alternateur est en panne et ne dynamise plus votre batterie, donc celle-ci se vide. Sur le marché, la solution est alors de faire coïncider la production et la consommation : c’est ce mécanisme qui fixe le prix.
Or, la Commission européenne, qui gouverne la France pour 90% de sa souveraineté, a cassé le monopole d’EDF – créée en 1946 par De Gaulle – dans l’espoir de favoriser la concurrence, donc voir baisser les prix. On compte aujourd’hui non plus un seul, mais quatre acteurs de l’électricité :
Le producteur qui fait marcher nos centrales (rappelons que la moitié de notre parc nucléaire est à l’arrêt, mais nous allons y revenir), ou bien les éoliennes de fabrication allemande, nos panneaux solaires etc. Puis le fournisseur qui envoie l’électricité produite vers le transporteur. Ensuite le transporteur qui l’envoie vers le distributeur à travers un réseau de câbles. Enfin le distributeur qui le distribue à ses abonnés.
Mais deux événements se sont produits qui expliquent la vulnérabilité de la France, jadis championne du monde du nucléaire et exportatrice de son surplus d’électricité.
La France vulnérable face à la crise énergétique
D’abord, une montée en puissance des opposants politiques au nucléaire, soutenus par le très puissant lobby allemand. Leur pression a commencé à porter ses fruits dès les années Mitterrand, jusqu’à nos jours. On a depuis lors oublié le sens de l’équation d’Einstein, E=mc² (mais il faut dire que l’effondrement pédagogique de notre éducation nationale a conduit le pays à l’avant-dernière place des pays de l’OCDE pour son niveau en mathématiques : oui, le pays de Pascal, de Poincaré… Et c’est cette même sous-instruction qui a conduit 70% des Français à croire que la vapeur d’eau qui monte dans le ciel de nos centrales nucléaires serait de la fumée…
Ensuite, la Commission a imposé un prix moyen européen, qui oblige les entreprises de plus de 10 salariés à acheter leur électricité à un prix très élevé. Car ce n’est pas le parc nucléaire français, disparu pour moitié, qui fixe les prix, mais l’Allemagne avec ses centrales au gaz ou au pétrole ou au charbon. Après notre décision de s’impliquer dans la guerre en Ukraine, ces deux matières se sont renchéries, les entreprises en question sont donc obligées, par solidarité avec l’Allemagne, d’en payer une partie. Pour soulager les particuliers, la République française a décidé de prendre une partie de la hausse à sa charge, en recourant à un endettement déjà creusé au temps de la Covid.
L’Espagne et le Portugal ont décidé de s’exonérer de cette obligation de solidarité, mais l’Allemagne n’accepterait pas que la France les imite. La Grèce a proposé de séparer, d’une part, les productions à moindre coût, comme le nucléaire pour lequel l’uranium est moins coûteux, ou le solaire et l’éolien très peu productifs en vérité, mais pour lesquels le combustible, le soleil et le vent, sont à coût nul, et d’autre part les productions à coût élevé comme les centrales à charbon, à pétrole ou au gaz, pour en tirer un prix européen moyen ; mais là encore, l’Allemagne, qui fait tourner ses centrales avec ces combustibles là, refuse un tel compromis.
La renationalisation de l’électricité, une solution pour la France ?
Pour sortir la France de l’ornière, il faudrait une politique de rééquipement très volontariste mais surtout courageuse, car indépendante des lobbies industriels et médiatiques ; bref il faudrait un De Gaulle pour, par exemple, renationaliser l’électricité : la masse critique et l’expertise de cette entreprise l’avaient hissée au premier rang mondial. Mais un De Gaule, on n’en trouve qu’une fois par siècle : il va falloir encore patienter…
Sources :
L’éolien va multiplier par deux les factures d’électricité
« Les factures sont insoutenables », alerte une propriétaire de boulangeries en Dordogne
Les boulangeries dans le pétrin des factures d’énergie
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