liberté créatrice de prospérité

Nous avons parlé de l’information créatrice de croyances et de règles, passons maintenant à une autre forme de créativité, celle qui est rendue possible par la liberté. Le modèle absolument contraire est évidemment l’institution de l’esclavage. Toutes les sociétés du monde, peu ou prou, ont adopté ce business model dont il faut ici rappeler le principe. Conformément à la loi disposant que l’activité économique consiste à rechercher le plus grand profit possible, la balance entre la dépense et la recette doit pencher le plus possible vers la recette, de façon à ce que le bénéfice de l’activité soit le plus élevé possible.

La servitude, obstacle au développement

C’est ainsi qu’en apparence, l’esclavage est le modèle qui répond le mieux à cette loi. Mais nous prenons la précaution de dire « en apparence » seulement, car en réalité, la servitude est un obstacle au développement. Très peu d’économistes l’ont perçu sous l’antiquité, citons Columelle au Ier siècle, qui, dans son ouvrage consacré à l’agriculture, conseille vivement aux propriétaires de préférer employer des fermiers plutôt que des
esclaves. En effet, augmente-t-il, l’esclave ne trouvera aucun intérêt à améliorer la production, puisque, pour lui, cette amélioration ne rejaillira pas sur sa propre existence. Tandis que le fermier, qui perçoit, disons, 5% des bénéfices du domaine, trouvera un intérêt à faire passer la production de 100 à 150 : son bénéfice passera de 5 à 7,5. Et celui du propriétaire, donc, de 95 à 142,50.

Au sein de la civilisation européenne, la cessation des conquêtes romaines a réduit la main-d’œuvre servile disponible – puisque les esclaves venaient principalement des prises de guerre – ce qui, ajouté au discrédit porté sur cette institution par le stoïcisme puis le christianisme, a obligé la société au progrès technique, par exemple en inventant au moyen- âge les moulins à eau et à vent.

Au XXe siècle, un phénomène comparable d’immobilisme par privation de liberté a été observé dans l’expérience des économies socialistes : l’absence de liberté d’une prise d’initiative motivée par l’espoir d’augmenter son gain, a démotivé tout le monde et conduit à l’immobilisme, tandis que les économies libres progressaient et s’enrichissaient : autrement dit, par rapport à ces économies-là, les économies socialistes régressaient.
Rappelons-nous que la Russie, originellement, avait pris une grande avance sur les Etats-Unis en matière de conquête spatiale, et c’est elle qui avait à son service un génie, Korolev, plus grand encore que celui de l’Allemand von Braun arraché à l’Allemagne en 1945. Mais Korolev travaillait dans un contexte angoissant du totalitarisme communiste, et finalement l’Amérique de Kennedy a pu rattraper puis dépasser la Russie socialiste pour la conquête de la lune : c’est la liberté qui a conquis l’espace, plus encore que le seul génie scientifique.

Sans devoir en rester à tous ces exemples tirés de la grande histoire, dans l’entreprise tertiaire, il n’est pas mauvais que l’employé travaillant toute la journée devant un écran puisse de temps à autre observer une pause en regardant autre chose que ses écritures : il recharge ses batteries, pourrait-on dire, et ses performances seront améliorées. Evidemment, il convient de trouver une juste limite à cette marge de liberté, mais elle est nécessaire et surtout profitable aux deux parties, l’employeur autant que l’employé. A l’échelle de toute une société, s’il est vrai qu’il faille se méfier de la liberté du renard dans le poulailler, il est aussi vrai que la liberté n’est pas qu’un état, c’est un outil qui, s’il est utilisé à bon escient, peut produire le meilleur de nous-mêmes.

 

Sources : 

Conquête spatiale : résumé, dates de l’exploration de l’espace, hier et aujourd’hui

Les fonctions économiques de l’esclavage

Internet et travail, que dit la loi ?

 

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