Le management Interculturel : une notion au cœur de la mondialisation
On ne sait quel visage prendra la mondialisation après la grande crise du coronavirus, mais même cette crise, pour paralysante qu’elle ait été, et quels que soient les inconvénients de la mondialisation qu’elle a pu dénoncer, il est peu probable qu’elle soit en mesure de modifier radicalement le cours des choses : la facilité des transports, le cinquième espace qu’est l’internet, l’existence de matières premières d’intérêt collectif mondial – comme le pétrole ou les métaux rares – interdisent au monde de revenir se fractionner en plusieurs espaces clos, comme le commandait jadis la géographie et le temps qu’il fallait mettre pour se rendre d’un point à un autre.
Un enseignement indispensable
C’est dans ce contexte inévitable que le management interculturel demeure un enseignement essentiel dans les écoles de commerce et de management, non seulement pour ceux qui se destinent aux échanges internationaux, mais aussi pour ceux qui, dans leur propre pays, accueillent sur leur lieu de travail des partenaires étrangers ou même seulement des collaborateurs d’origine lointaine. Quand nous disons « lointaine », nous ne parlons pas uniquement de géographie – l’Australie est un pays lointain mais, par le truchement de l’histoire, plus proche de nous que l’Egypte – nous parlons plutôt d’éloignement culturel et civilisationnel.
Dans toute entreprise, les travailleurs portent en eux un système de valeurs faisant apparaître des cultures nationales et régionales. Cette diversité culturelle comporte des avantages, mais également des risques, en l’occurrence, des risques de troubler les affaires par un arrière-plan gênant, tant il est vrai que le décor des affaires compte autant que l’affaire elle-même, exactement comme le faire-savoir compte autant que le savoir-faire : c’est une loi des relations en général, et du commerce en particulier.
Un outil pour comprendre les autres
Savoir qu’au Japon, par exemple, il faut toujours arriver au rendez-vous avant l’heure, est un exercice difficile pour un Parisien, mais une discipline indispensable. Savoir que le thé à la menthe est au Maroc un rite certes pas aussi codifié que le Chanoyu au Japon ou le Gong fu cha en Chine, mais quand même important, il est partie intégrante de la politesse, de tout ce qui facilite les rapports humains, donc aussi les relations d’affaires. Savoir qu’au Japon encore, la carte de visite, sans laquelle votre interlocuteur ne saura même pas comment vous parler puisque la construction de ses phrases tient compte de votre position sociale, cette carte de visite se donne des deux mains, car elle manifeste ainsi votre personne tout entière. Tout cela qui peut apparaître comme des détails sont en fait l’ossature des relations professionnelles. L’enseignement du management interculturel est ainsi une impatriation, dont le principe est de faire bénéficier nos étudiants de l’expérience acquise par l’expatriation.
C’est pour cela que tous nos étudiants bénéficient de cours sur le management interculturel. Et en particulier, les étudiants de l’ESCI, qui sont les principaux concernés en raison de la mixité culturelle des classes.
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