Les soldes d’été 2023 débutent aujourd’hui !
Le 28 juin prochain s’ouvrira la période des soldes d’été, qui durera jusqu’au 25 juillet, du moins en France métropolitaine, sauf en Corse où elles auront lieu de juillet à août.
Et outre-mer, les dates sont encore différentes, et mêmes différentes selon les territoires : à La Réunion par exemple, les soldes d’été auront lieu en été sous l’équateur, donc de février à mars… A notre époque engloutie dans l’empire américain, la plupart imaginent que ce mot est le prétérit du verbe « vendre » en anglais, sous prétexte qu’il a trait au commerce, mais en réalité, il faut penser au mot « solide », du latin solidare : consolider. Les soldes (le mot est masculin pluriel) sont une consolidation de votre chiffre d’affaires. Ils (eh oui : ils) présentent un intérêt pour l’acheteur qui va pouvoir acheter moins cher, et aussi pour le vendeur qui écoule son surplus, s’il en a.
Origine des soldes d’été
Cette pratique commerciale est née en France au tout début du règne de Louis-Philippe, et ce furent alors des soldes d’hiver, après les fêtes de Noël qui n’avaient pas suffi à écouler certaines marchandises vestimentaires et drapières. C’est le Bon marché (le magasin existe toujours au bout de la rue du Bac à Paris) qui inaugura la formule en 1830 en ouvrant une « semaine blanche » : les prix étaient blancs comme la neige qui tombait encore à cette époque plus froide que la nôtre, et comme les draps qui n’avaient pas d’autre couleur. Ensuite, aux soldes d’hiver se sont ajoutés les soldes d’été.
A la longue, il a fallu réglementer cette pratique, parce qu’un magasin plus riche que les autres pouvait en abuser, pratiquer un dumping pour arracher la clientèle des concurrents plus faibles, les ruiner, régner en maître sur le marché et remonter les prix après coup. On a quand même attendu longtemps, disons, toute l’époque du capitalisme sauvage, jusqu’à ce qu’au 30 décembre 1906, une loi donne aux municipalités un pouvoir sur cette pratique.
Naturellement, cette loi a subi différentes transformations, ou doit coexister avec d’autres, comme la Loi Pacte du 22 mai 2019, réduisant la durée des soldes de six à quatre semaines, ce qui a certainement eu pour effet de les rendre plus efficaces, les commerçants étant alors contraints de pratiquer des baisses de prix plus éloquentes et plus incitatives.
La réglementation en matière de soldes
Le principe des soldes est donc à distinguer de la remise, qui est une réduction commerciale en lien avec la quantité achetée : je vous vends une chemise 50 euros, mais si vous m’en prenez deux, vous aurez une remise de 20%, donc la paire sera à 80 euros au lieu de 100. Le rabais est encore différent, il est justifié par un défaut de fabrication, ou par un retard de livraison, ou par son obsolescence : je vous vends un homard au rabais, parce que l’aquarium a une panne d’électricité et que l’animal sera mort dans la nuit, alors autant limiter ma perte en m’en débarrassant à vil prix. Ou bien ce portable qui ne prend pas la 4G, ou
encore cet ordinateur qui ne prend pas le wifi. Mais pour maintenir un peu d’équité dans la concurrence, à part ces quelques exceptions, la vente à perte est interdite, et il est interdit d’appeler ces pratiques des « soldes », étant entendu qu’en principe, les soldes sont la seule occasion de vendre à perte, mais dans la limite du stock à écouler (il s’agit toujours d’éviter le
dumping).
D’autres interdictions son imposées, par exemple celle d’augmenter ses prix avant les soldes pour faire croire qu’on les a baissés ensuite, celle de refuser de reprendre ou d’échanger un produit sous prétexte qu’il a été soldé, etc.
Bon, mais à part ces précautions destinées à protéger le consommateur, il est évident que la période des soldes, surtout depuis la Loi Pacte, est une occasion rêvée de faire de « bonnes affaires », comme on dit. Donc, n’hésitez pas !