Ukraine, un risque de guerre assumé

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Ukraine, un risque de guerre entre Amérique et Russie

La quasi-unanimité de la presse et des médias américains, acquis au camp démocrate de l’équipe Obama-Biden, souhaitent une guerre en Ukraine qui opposerait l’armée américaine à l’armée russe. Il est probable que l’armée russe, dont le budget est dix fois inférieur à celui de l’Amérique, et en dépit de ses progrès technologiques parfois spectaculaires, souffrirait d’une confrontation directe. L’administration au pouvoir à Washington, suivie avec enthousiasme par l’état-major de l’armée et naturellement le lobby militaro-industriel, fait un pari sur le déroulement des opérations : certes, personne ne peut oublier que la Russie est la deuxième puissance nucléaire mondiale et pourrait anéantir les Etats-Unis aussi sûrement que ces derniers pourraient les anéantir eux-mêmes, mais il est probable que M. Poutine n’engagerait pas ses forces atomiques tant que le territoire russe ne serait pas violé. A cet égard, on peut faire un rapprochement avec la doctrine nucléaire française, qui dispose qu’en principe, le potentiel atomique français ne doit servir qu’à dissuader un ennemi de pénétrer sur le sol du pays, de façon à ce qu’on n’ait plus jamais à vivre l’invasion de mai 1940. Les Russes peuvent être dans le même état d’esprit : leurs vecteurs nucléaires doivent dissuader quiconque d’envahir Russie comme cela s’est produit en juin 1941.

 

Le risque de guerre du côté ukrainien

Mais l’Ukraine ? En 1941, elle était russe, aujourd’hui elle est un Etat séparé, à vrai dire peu viable, compte tenu de sa division entre un ouest pro-occidental et un est pro-russe, mais un Etat cependant reconnu par la communauté internationale, et même, fût-ce de mauvaise grâce, par la Russie, n’étaient les exceptions de la Crimée russophone et des provinces sécessionnistes du Donbass qui aspirent à retrouver le giron russe.

Il n’empêche qu’une guerre en Ukraine, qui opposerait l’armée russe à l’Otan, ne se déroulerait pas en Russie même, ce qui serait peut-être de nature à convaincre M. Poutine de s’en tenir à un affrontement conventionnel. Aux Etats-Unis, c’est une certitude dans l’esprit de beaucoup de protagonistes de la crise actuelle, ce qui explique leur intransigeance. Car ainsi, les Etats-Unis obtiendraient une mainmise sur l’Ukraine par le truchement de son bras armé, l’Otan, et de son bras politique, l’Union européenne, Poutine n’ayant pas osé recourir à l’arme nucléaire. C’est ce piège que voit clairement s’ouvrir le président russe, qui répète en vain qu’il ne veut pas annexer l’Ukraine tout entière, ce qui est vrai, mais qu’il ne veut pas non plus abandonner les habitants de l’est à leur sort, pour le cas où l’armée ukrainienne déciderait d’envahir le Donbass… et pourquoi pas alors, plus tard, de reprendre la Crimée. Une situation difficile qui exige de sa part, plus que jamais, un talent politique supérieur dont il a souvent su faire preuve.

 

Le risque de guerre du côté américain

Côté américain, toutefois, il s’agit de faire oublier la débandade de Kaboul, mais aussi de faire un exemple pour dissuader la Chine d’envahir Taïwan, et peut-être enfin de maintenir sous le sceau de l’impunité les affaires obscures de M. Hunter Biden, le fils du président, au sein de l’entreprise gazière ukrainienne Burisma. Quoi qu’il en soit, le président ukrainien en personne, M. Zelenski, en est venu à appeler l’Amérique au calme et lui demande de ne pas créer la panique. C’est peut-être une manière de dire que l’Ukraine serait tout simplement instrumentalisée par l’Occident.

 

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